Manolita-Dragomir Filimonescu - Румыния
поэтесса из Румынии.
Предлагаем её стихи для перевода
UNE IMAGE TREMPЕE
Bagages а porter dans la nuit
loin des yeux qui regardent, qui dеshabillent
l'аme de son temps dеjа gaspillе,
Bagages dans ses mains porteuses de grands еcrans
sur lesquels une image revient trempеe de sons;
instants dеvoilеs, troubles, enfoncеs dans le sable
traces de mouettes blanches. C'est l'heure ou
les mains tombent toutes seules; pas de voix,
pas de bruit. Bagages en bas de mur. Qui porte et qui
laisse tomber son amertume autour de soi.
C'est l'ombre de son ombre erigee sous les draps de la nuit.
La vie pourtant, ce bagage oubliе dans une gare
Qui n'existait meme pas.
A LA RECHERCHE DES CHANSONS
A leurs places les arbres cherchent leurs ames
de toujours. Au milieu de la foret on cherche les traces
d'une autre saison. On commence les jours
comme des livres qu'on ouvre a peine,
On commence des mots qu'on ne parvient pas a finir
dans des phrases sous controle pour aboutir
aux sommets de la pensee.
On tire l'energie sous forme
de vols d'oiseaux le soir avant que la nuit se mette
en toute force contre le mur du temps. Et murmures,
et paroles encore sous le signe du depart. On y va
de nouveau rencontrer l'ame de la foret, c'est la qu'on
trouve le calme et la quietude de tout etre egare.
On cherche et on attend comme devant la derniere porte
qui mene dans le chateau du reve accompli.
On revient toujours
pour dechiffrer le bruit cache des sources qu'on avait
oubliees deja depuis tres longtemps. Et la chanson jaillit
sous des formes vives et heureuses.
POEME MECHANT
Le poeme arrive au rendez-vous de la nuit
qui vient de tomber. Il reecrit les lettres
deja connues et il saigne des blessures
deja a demi effacees. Il tombe sur les
planchers des pieces qu'on laisse de cote sur le
grand oubli. Le poеme ne connait personne et c'est
pourquoi il crache quelques fois sur le sang
dissipe et deja noirci. Il conserve une vie a part
sur les depouilles d'une epoque
dont personne ne veut savoir comment et pour qui
on a laisse les traces de ses pas s'egarer sur le tapis d'une ville
qui n'existe plus, sur les cartes d'un peuple sorti de son histoire
revulsee et amere.
CONTRE TON IMAGE SUR L'ECRAN
Un poeme au seuil de la porte
il s'arrete quelque part dans son parcours
terrestre. Il est la ou l'on avait perdu
des lettres et des mots.
Les saisons sur l'epaule gauche et sur la droite
quelques fois. Elles quittent les couleurs.
Le poeme surgit de la peau
dans les rides. Il nait comme
le sillage des eaux sous la terre.
Il vit sa vie tout simplement sur les apparences humaines,
au hasard il donne une syllabe en appui contre
les orages des jours parsemes des visages,
ceux qui traversent les vides sans ombres
et sans traces comme la plume d'un ange qui balance
sur la corde de l'instant.
MORCEAU DE POEME
Le poeme se dissipe sur le sable. Doux
coquillage ecrase sous le pas, sous le mot.
La parole еbranle l'equilibre fragile. On
marche la-dessus. On y laisse
les traces; geometrie du silence qui grince.
Le poeme tel un monstre dechaine qui saute
sur la syllabe, mord les voyelles. Inutile demarche.
Deja le jour s'en va s'ecouler au bord de
l'instant qui vient de s'effacer.
LES ANGES
Cela existe quelque part sur les еpaules.
A gauche et а droite si l’on regarde derriеre
on les trouvera sans doute comme le vent
balayant les feuilles des arbres.
Que de temps еparpillе entre leurs doigts.
Manolita Dragomir-Filimonescu
Que de temps еparpillе entre leurs doigts.
Manolita Dragomir-Filimonescu
ESPACES
J’avais traversе l’espace vidе
de sa prеsence. Regarder les angles
de cette piеce qui me racontait
les silhouettes passagеres qui
l’avaient jadis remplie. De l’air
s’il vous plait, le climat a change.
Les saisons ne reviennent plus
dans l’ordre habituel. J’avoue avoir
quitte les quelques hommes de ma
vie. Allez, le vide tremblait en moi
sous des formes familieres ; et cette
piece revivait les annees dispers;es
par nos departs. Temoignage du vent
qui vient et s’en va sans remords.
Un peu d’air s’il vous plait.
Manolita Dragomir-Filimonescu
PROTEGER
Les coquillages ecrases
de ton ombre passag;re.
Le sel se met doucement
couche apres couche ;
mon corps allume
les lampes du soir.
Le bruit seche mes levres,
une fois les paroles perdues.
Toi, tu gardes le silence dans
le replis de tes sourcils. A quoi
cela sert de partir plus loin que
chez soi, dans le pays ou regne
ce desordre amoureux et tendre.
Manolita Dragomir-Filimonescu
PAS DE BLAGUE
On vous dit du jour au lendemain :
C’est la guerre. Preparez-vous !
La guerre, un peu partout, la vie
continue. Gardez votre sang froid !
Gardez vos illusions pour plus tard !
Gardez votre jeunesse. Demain vous vivrez plus
Prenez patience et laissez
la voie libre aux avions !
Place nette aux bombes ! Laissez mourir
les combattants ! On vous dit de
comprendre et d’attendre. Le temps
de mourir et de vivre. Changez vos
places ! Entrainez-vous au grand soleil,
Preparez-vous pour la grande nuit
des pleurs. Patience ! La paix
vous attend quelque part !
Manolita Dragomir-Filimonescu
UN AUTRE
Il ne trouvait plus d’amour
sous les pierres rechauffees
assoupies dans la vallee des terres
deja vendues, arrondies par
le temps de son reveil annonce.
Petries de poussiere, soudain envolees
les pierres lui delimitaient l’espace
de sa fougue, haleine etranglee
sous le ciel qu’il ne reconnaissait
plus. Il oubliait son ame ebranlee
quelque part dans les branches
deja decharnees par ce vent
passager de la saison.
Manolita Dragomir-Filimonescu
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