Le ban du chagrin

Assis dans la file d’attente
Au milieu du dos
Encore ils me hantent
Les douleurs, les maux

Des minutes qui defilent
Et des heures lentes
De moi si docile
Une langueur latente
Point d’encre dans le blanc…

Dans couloir d'hopital
D’antan
D’a present
Ou tant de mal
Me jeta en exil

Orgueil, Ignorance
Indifference - sans doute
Sa vie tenait a un fil
Sans secours - aucune chance
Marie dut achever sa course
Etouffee dans « le nombril »
De ces ames en deroute

De derriere la porte
Grelote comme du vinaigre
La voix d’une infirmiere
Fardee, un peu sotte
Crache a la face du patient
Un mepris journalier
Elle m’envoie pour donner l’urine
Pour une prise de sang
Elle a ferme - la laborantine !
Elle ne veut pas prendre le temps

L’infirmiere m’adresse a un autre numero
Pour prendre des nouvelles de mon coeur
L’echographie est pour bientot
J’essaie de contenir mon humeur

Assis de nouveau dans un autre couloir
Une femme approche, expire des mots
Plaint le patient et son lot
Et puis repart...

Une demi-heure passe encore
La porte s’ouvre enfin
Et puis, elle revient
Vole mon tour ! Entonne son refrain

Elle s’etonne de mon objection !
M'en fusse-je pris a un monarque ?!
De sa hauteur, elle me targue !
La porte se clos, cogne l’humiliation

Heures, douleurs, m;pris - pour rien
Il y n’y aura pas d’analyse
Ici, elles n’en font qu’a leur guise
En leur demeure, ils sont souverains

J’avais tant lutte contre l'offense, la douleur
Quand votre indifference sourde
Avait eventre mon espoir, ma fille, mon amour

Ecrasant le chagrin,
Je vous avais malgre tout pardonnes
En hissant a coups de volonte, de prieres - un amour chretien
Porte a vous des dons, des decouvertes pour epargner d’autres destins...

Et toi le medecin qui promet de rappeler
Tu me voies, tu me salues
Tu le sais !
Comme si rien ne s’etait passe
Ni vu, ni connu !

Dehors, la tete lourde
Trainant sur l’asphalte
Mes jambes, telles soules, deambulent
Sous la voute matinale

Par ce temps de peine
Mes paupieres se ferment
Et la douleur me ramene
Une presence de naguere

Le souvenir cligne de l’oeil
Je revois les degres, la colline
Que le soleil illumine
Me decroche de l’ecueil

Grand-pere me tient par la main
Diane, fidele, me regarde, ils sourient
Prends courage, mon petit !
Il faut de la force pour gravir les marches…
Qui menent la-haut, vers un autre payasage! Un beau lendemain !

A peine le silence revenu
Qu’une fraiche chaleur me caresse les joues
J’ouvre les yeux et que vois-je ?
Le soleil dans les cieux
A perce une breche dans le gris
Et deverse sur mon coeur en pieces
Un rayon de lumiere, une rosee de joie!

Ne te laisse pas abattre ! Mais garde la foi !


 


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