L obstacle a la lumiere

Comme a l acoutumee, le vieux pretre etait assis sur le banc. La, il prenait le soleil, rechauffait ses vieux os, ecoutait le chant des oiseaux et priait.

Un jour, un evenement vint troubler sa quietude - un jeune homme. Vraissemblablement mecontent et bouleverse par ce qui venait de lui arrive, il se dirigea vers lui, et commenca a s en prendre a l Eglise, aux croyants, a tout ce qu il avait vu de mauvais parmi eux.
Le vieux pretre l ecoutait d un air contrit en egrenant un chapelet... Il parlait et parlait... jusqu a ce que la tempete se calme un peu, alors, il saisit l instant et lui dit: "C est vrai!"
A ces mots, le jeune se tut et ouvrit grand les yeux de stupefaction!
"Enfin quelqu'un qui avoue!", pensa-t-il!
Le vieil homme ajouta: "Oui, souvent, nous donnons un pietre exemple de ce que nous devrions etre. Nous allons a l eglise, mais une fois l office termine, apres quelques temps, c est comme s il ne s etait rien passe.
Nos aigreurs, les mauvais moments, bien trop souvent, nous les reportons sur d autres qui ne nous ont rien fait. Nous oublions l exemple du Christ sur la croix qui nous montre sans le dire: "Voila ce qui arrive quand vous faites du mal, l 'innocent souffre", mais l evidence, nous l oublions...
On avoue sa faute a Dieu, mais a l homme? A son prochain? A celui qui est a cote? Nous faisons du mal, mais essayons-nous de reparer...
Et oui, malheureusement, a cause de cela, certains ne vont plus a l eglise, se detournent de Dieu"...

Pourtant... Si quelqu'un se place devant le soleil, est-ce que cela veut dire que le soleil n existe pas? Que la lumiere n existe pas?

Le jeune homme ne repondait pas.

- C est une question facile... Vous pouvez repondre.
- Non, elle existe, simplement, quelqu un cache la lumiere.
- Et bien, vous voyez, avec les hommes c est pareil. Les hommes regardent les hommes a la place d essayer de chercher et regarder la lumiere. Alors, ils s assombrissent, ils deviennent opaques et ne laissent plus filtrer la lumiere...

Apres un moment de reflexion, le jeune homme trouva du sens dans ces paroles.
"Je comprends bien ce que vous me dites, mais quand-meme, cela arrive si souvent... Pourquoi?"
- Les problemes de la vie, les mauvaises pensees et le temps aussi...
- Tu es trop jeune pour le savoir. Avant, derriere l endroit ou tu te trouves debout devant moi, il y avait un arbre. Un bel arbre ou les oiseaux venaient chanter. Les gens venaient s asseoir sur ce meme banc pour s abriter du soleil. Maintenant, j y viens pour mes vieux os... Mais vous savez ce qui est arrive a cet arbre?
- Non.
- Et bien, un homme a decide qu une partie lui faisait de l ombre, et il a coupe les branches les plus importantes. On appelle cela un schisme dans l Eglise. Le tronc de l arbre s est battu pour survivre. Il se bat encore. Mais a nouveau, des annees plus tard, un autre homme est venu pour denuder encore plus le pauvre arbre deja mal en point, et maintenant, il n en reste que ce que vous voyez...
- Mais quel rapport y-a-t-il avec les gens?!
- Dans la vie de tout les jours, il y a toujours des gens aux nouvelles idees qui croient mieux savoir; ils font de l ombre aux autres pour avoir plus de soleil... Ils coupent! 
Et vous savez, l Eglise n est plus toute jeune... Moi non-plus, d ailleurs... Regardez autour de vous, souvenez-vous des livres d'hisoire... C est deja etonnant qu elle soit encore la, non?
- Maintenant, je vous prie de m excuser, mais le soleil va bientot se coucher... Il se fait tard... Je suis tres fatigue...

Le jeune-homme decontenance par la rencontre, regarda le vieil homme partir...

Le meme soir, sur sa couche, plus apaise, mais intrigue et plein de questions, le jeune-homme repensa a ce qu il avait entendu, a ce vieil homme, a cet arbre, a la lumiere, aux gens et a sa propre personne aussi, a la maniere dont il avait aborde ce vieil homme qui ne lui avait rien fait de mal, mais qui au contraire l ecouta dans son desarroi...
Il comprit que lui-aussi dans son amertume, dans son offense, il avait vide sa colere sur un vieil homme... Il s en etait pris a lui un peu comme ils s en etaient pris a Jesus... Exactement ce qu il repprochait a ces gens d eglise... Il en ressentit de la honte...

Le lendemain, a la meme heure, il decida de se rendre a l endroit ou il avait aborde le vieux pretre... Mais il ne le trouva point! A sa place etait assis une autre personne - un moine.
Il lui demanda poliment: "Bonjour monsieur. Excusez-moi de vous importuner, mais n auriez-vous pas vu un vieux pretre? Il s assied souvent sur ce banc."
- Non, desole, jeune-homme, je ne l'ai pas vu aujourd,hui, et malheureusement, il ne viendra plus. Le pere Theophile a decede cette-nuit...
Effondre par la nouvelle, il s ecroula sur le banc. Il ne savait plus parler. Il s en voulait tellement...
La moine, surpris par sa reaction, mais plein de tact et de compassion, comprit bien qu elle recelait une grande tristesse. Il laissa passer quelques secondes, puis, ajouta: "Il m'a laisse ceci pour vous".
- Comment? Pour moi!?
Il ouvrit la main et comme le son d un roulement de perles sortit de sa paume: c etait son chapelet! Le chapelet avec lequel le vieux pretre avait prie le temps de leur rencontre. A sa vue, les yeux du jeune-homme s emplirent de tendresse. Il regarda le ciel, ferma les yeux, et serra fermement le present contre sa poitrine...
Et puis retentit le son des cloches.
- N est-ce pas l annonce des vespres que l on entend?
- Oui, c est bien elles.
Sans mot dire, ils se leverent comme un seul homme et prirent le chemin ensemble...
Vers une petite eglise ou un petit monastere la ou l'on peut encore trouver un peu de paix...

... ... ...

J ai ecrit ce texte en revant a l honnetete, qu autrefois, j esperais encore entendre.
Puisse-t-il devenir une catharsis pour certains...








 


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