Ioseph Brodsky. Romance de Colombine, 1961

Иосиф Бродский. Романс Коломбины, 1961

Mon Harlequin peut-etre sage,
il dit a peine un mot,
mon Harlequin un peu malin,
pigeon en apparence,
oh, Harlequin s’en fiche
de toutes ses balances,
il ne souplie que de l’amour,
le mien tout en retour.
Il est capable de gagner
malgres le ton naif,
en vrai il est un magicien,
sa mage est compliquee.
Mais ce qui est ironique
- regarde souvent au bleu du ciel
meme au moment tragique.
Et aux nuages ca vole et vole
partout aux cieux magiques
et souffle bas autour, autour
mais tout a perdre tete,
ces foux malins, ces foux poussins
leurs cris tout dechirant
au blanc je le vois d’ici,
oh, Dieu, combien de foux poussins
sans peine nous tuent ainsi.
Mon Harlequin peut-etre sage,
pigeon en apparence, -
il dit tout bas, on y crevera -
il annoncera a tous,
mon Harlequin malin, pigeon,
mais adapte a tout,
cherchant toutes les nuits
et retrouvant que d'grosses larmes partout.
Moi, sa femme, Colombine,
je le suis aux tours
et brule une bougie,
c’est pour nous deux qu’on y jouisse
et regardant aux cieux, moi toujours
y vois autant de gris poussins.
Je n’y sens que de gros chagrin,
c'est ce que je deteste.
Les jours y passent en revenant
Aux champs de la campagne
Y volent, y volent tout le temps
Les chants, les fausses villas,
les feux s’enflamment la nuit
je sors mon vieux tapis
pour bousculades, pirouettes
de mon aime mari,
moi je danse aupres.
Partout et sur la terre
on n’y trouvera pas places,
C’est Petrograde y apparait
tout transformant en glace.
Suivre Harlequin
c’est ce qui m’y agace.
Serre fort la tete
et serre tes dents intense,
efface le feu, au rouge des yeux
retrouve la grimace
et tout autour efface!
Vivant cette vie, la savourant a peine,
On passe et passe autour
pour y gagner la mort apres
tout seuls a tous les jours.


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