Ioseph Brodsky. Amour 1971

Иосиф Бродский. Любовь 11 февраля 1971

C’est la nuit me reveillant plusieurs fois,
m’y baladant parmi lanternes,
tes phrases un jour mal entendues,
points de suspension tendus,
ne m’y recalme guere.

En te revant enceinte, et voila
ayant vecu separement et si longtemps,
je me retrouve coupable,mes mains en te
frolant,tout en joie te ressentant,
tandis qu'en vrai ne saisissant que mon jean

ou la lumiere. Comme baladeur
m’y rapprochant de la meme fenetre,
en t’y cherchant mais au noir et au sommeil,
ou tu m’y attendais toujours, n’y reprochant
ni mon retour tardif,

ni mes oublis deliberes. Car au noir –
on s’aime comme si en vrai.
On y est maries, les fauves tous nus et tous
brulant, autant que les enfants
puissent le justifier et notre nudite bleuatre.

Et ce serait un jour ou une nuit
quand tu viendrais epuisee, maigrie
et je verrais mon fils ou fille,
sans savoir meme leurs prenoms, - alors
n’allume ni feu,

ni mains tendues,me sentirais autant perdu,
n’ayant droit vous y laisser
tous seuls devant les haies des jours
et demandant aux heures de leur pitie
en m’y cherchant a peine.


Рецензии