Sensible a l erre du temps

Hier, je l experimentai encore...

Une journee de route, un peu de nature
A l abris des ondes, de leurs abrasures
Qui grondent et avivent les blessures

Non-plus submerge
Je pouvais respirer
L esprit moins pince
Je pouvais penser
Le coeur moins presse
Je pouvais prier

Hier soir, en foret dans le noir
J y voyais comme de jour sans tomber
Clappant des mains, les yeux fermes
Les sons semblaient se mouvoir

Autrefois,

Un joli songe brillait: une izba parmi les arbres
Non-loin fredonnait un ruisseau, le chien fidele veillait
A travers les branches, le doux regard d un visage
Un si tendre rivage ou mes reves se lovaient

Pour certains, juste une image d epinal
Mais pour moi, une necessite vitale

La foret est mon foyer
L Eglise - mon refuge
En ville, je suis noye
De pensees subterfuges

A quoi bon l ecriture, ce songe?
Quand des le matin, elle nous reveille
De ses levres cerise ou d une bise de fraicheur

Quand bien meme le ciel se couvre de grisaille
Elle nous offre sa mine pastorale: de verts paturages, de feuilles dorees ou de blanche campagne
Durant le labeur, elle nous accompagne, abreuve nos ames de charmes, de vigueur, a l epreuve du temps
Jusqu au pied de la nuit, ou brille une bougie, et je m endors en priere - beni - comme un enfant   
Oui, que me valent ces lignes, meme belles, meme fines, si de la vie, elles - futiles -  m en enlevent le sens?

Autrefois,

J aurais ete un druide, un pretre
Un policier, un eclaireur
Utile
Maintenant, humide, je m empetre
Dans de viles humeurs

Nos coeurs veulent de la sensibilite...
Se bercent de rythmes dans le grotesque
Affames, en oublient - tout le contexte
Pour un coup de rime, de reins, consomes

Dans la nature-sanctuaire frappent, tapent les raves ravageuses, les ames possedees sacrifient la paix au plaisir
A quoi bon l emotion quand elle tue la purete?

Je ne suis pas fait pour cette epoque
Qui de l essence de l homme se moque
Qui s agite, hurle hou! Devient cynoque!

Mon ange le savait deja
Me le montrait en songe
Je devais vivre la-bas
Loin des ondes qui rongent

La-bas est si loin, si rare
Et je suis en corps ici
Assis, fletri et roussi
Et demain comme un rat...
"Si" - conditionne par d autres que moi

Liberte?
Prier? Comment seulement esperer?
Dieu de merci, aies-pitie...

Tiens, un coin de ciel bleu? Je peux me lever, je m en vais en ballade et verrai le soleil....


24.11.21


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