Desespoir et origine
Il avait trouve deux armoiries. J'ai continue ces recherches, mais je ne l'ai pas trouve dans ces genealogies polonaises de l'Ouest de l'Ukraine ou de l'Ouest de la Pologne.
De bouche a oreille dans la famille, je sais les choses suivantes:
- Il etait noble et universitaire.
- Il s'est marie en Ukraine a une polonaise d'Ukraine.
- Il parlait tres peu de ses origines.
- Il n'etait pas tres catholique. Il n'allait pas a l'eglise catholique.
- Il etait slavophile et se revendiquait slave plutot que polonais.
- Il etait tres triste des relations entre Slaves.
- Il n'aimait pas les nationalistes ukrainiens.
- Il disait avoir des parents en Russie.
- Meme si les Slaves ont des genes communes, il y a des caracteristiques dominantes en Pologne: les pommettes tres prononcees, le nez et les levres plus fines, les yeux plus petits. Il n avait rien de tout cela. Ses pomettes etaient moyennement saillantes, ses levres plutot charnues, son nez n etait pas fin, ses yeux de taille normale, et il etait tres grand pour l epoque (1m92).
- Il parlait le polonais avec un accent non-pas ukrainien, mais russe. Ses "l" etaient durs et il ne prononcait le son "w" du "l" barre polonais. La gutturale "x" lui etait difficile.
Il y aura toujours une part de mystere.
L histoire qui colle le plus, c est qu il est tombe amoureux d une polonaise et pour des raisons politiques a emmigre vers l Ouest.
Kiev etait un centre culturel et scientifique. Les mariages entre nobles traversent les frontieres.
Pourquoi un polonais resterait si discret sur ses origines? Peut-etre que la famille de son epouse etait franchement polonophile? Le contexte politique et interculturel deja tendu.
Quel polonais d Ukraine ne ressemblant pas a un polonais, ne se revendiquant pas polonais, parlerait polonais avec un accent russe?
Peut-etre simplement parce qu il n etait pas polonais.
Les choses que je partage avec lui: certains traits physiques, slavophilie, amour pour la Russie, la grande tristesse de voir les Slaves s entre-dechirer, et concretement, mais aussi la difficulte sociale que cela genere: souvent pris a partie, perplexe quand on me demande d ou je viens, ne sachant que repondre, surtout dans un monde devenu si binaire, si presse ou l on doit correspondre vite et clairement a des cases.
Quand je touche le fond comme hier, apres, c est souvent a mes origines que je reviens, vers lui - cet ancetre auquel je ressemble.
Deux siecles ont passe, deux situations si semblables, mais cette fois, le chemin vers la liberte est celui de l'Est. Et quelle liberte? Si ce n est celle de la vraie foi?
Oui, dans ma vie, curieusement, mes rencontres, mes voyages, ma nouvelle foi, mon parti dans le schisme, les evenements, tout me ramene a la Russie. C'est ainsi.
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