Nostalgie d un croyant 2

De retour au pays natal qui desormais prend des allures de revenant, j ai a nouveau senti ce vide spirituel qui saute a la gorge comme un chien affame.
J ai vu la pauvrete aussi, qui me sembla avoir encore grandi...
Tant de pauvres blancs voutes par leur sac a dos, trainant leurs godasses usees sur le sol dur et humide, ces yeux blafards, cernes de noirs ou vacille une lumiere, un espoir de nourriture ou d oubli:  plutot une dose ou un peu de pourdre pour blanchir la noirceur de leur vie.
En Serbie, a part les traditionnels tziganes que l on voit desormais partout, ceux que personne ne veut et qui ne veulent pas non-plus, mais qui sont - on l oubie, des etres humains - je n ai vu AUCUNS sans-abris. Ils ne sont pas plus riches, non. Oui, il y a a eu cet elan de solidarite lors des innondations, mais le reste du temps? Dans les familles? A la difference d ici, ils n ont pas oublie Dieu, et le bon Samaritain, il ne faut pas le chercher bien loin, il est souvent encore et toujours dans le coeur des familles, du prochain.
Hier, j ai vu ce pauvre, refugie dans son bonnet, et j ai repense aux distributions de the chaud, aux tournees de misericorde qui m aidaient tant... Nostalgie... Et je me suis dit: peut-etre recommencer? L image du thermo me sauta a l esprit. Zut, il est dans la voiture au garage... Mes jambes me porteront-elles si je dois fuir le danger? Et de retour de Serbie, de zone rouge, je suis en quarantaine sauf pour les choses essentielles. Oui, les choses essentielles... La Wallonie est aussi en zone rouge...
Je suis passe devant lui, et la fete forraine battait son plein... Tant de choses "essentielles" qui heurtent le Ciel...
Ou va-t-on? Ce monde a perdu son ame, la raison. Faute de Samaritains, faute de larmes, ce sont les icones qui pleurent. 

Saint Materne, Saint Lambert, Saint Hubert, priez pour nous.