Un soir sans courant

 
Un soir... Pas de courant... Silence et penombre
Deranges par le feu dans la cheminee
Par le crepitement des buches resinees
Par les reflets jouant dans les coins plus sombres

Pas la moindre notion de lieu ni de temps
La faible lueur fuyante des bougies
Rendant а l’ensemble une nuance de « ci-git »
Quelle est l’epoque, quelle annee, quel printemps ?

J’entends venir des pas dans une aureole.
« Petit papa, tu dors ? – Mais non, je ne dors pas »
Elle vient se blottir tendrement dans mes bras
Harmonieuse dans cette ambiance bemole.

Ma petite fille, mon tresor, mon amour.
Nous restons enlaces, penetres de douceur.
Combien ? des minutes ? peut-etre des heures?
Rien n’existe plus dans le monde alentours.

« Ne bouge pas, je l’ai etudiee pour toi »
Je sais de quoi elle parle : « D ‘accord, d’accord »
Elle va au piano et ses premiers accords
Ajoutent а la soiree un charme courtois.

Chaupin... nocturne ... voila ce qui manquait
Avec la musique l’illusion est parfaite :
Moyen Age, chateau, le chevalier poete
Et son Inspiration fidele а ses cotes...

Un soir sans courant...La musique s’eteint
Epuisee, ma fille revient sur mes genoux
Elle met du temps pour installer sa joue
Et se calme prenant ma main pour coussin.