Un beau voyage

O! Merveille immaterielle!

Mon ame transportee, jubile, deborde! Les mots abondent, se bousculent, je les saisis! Il faut que j en parle, je trie, les ecris! De mon mieux, je Le remercie! Esperant ne plus L oublier, m eloigner de Lui!

A n importe quelle heure du jour ou bien de la nuit - le Mystere plane, veille, nous appelle!

Ronde, rousse, une petite flamme brille en silence, caresse de dentelles tendres le coeur doux
Une petite priere s envole, d encens en volutes ...
Je ne sais comment, je ne sais ou ...

A tire-d ailes, par de-la les reves, dans les couloirs du temps, la plume fremissante voyage par des cieux inedits, et glane au passage un peu de soleil, de musique, des rubans de nuage, des pastels

Une secrete alchimie opere ...

Revenue sur terre, le travail commence ... et accouche parfois de jolies perles de rosee legere nimbee de ciel

Le souvenir, viatique poetique, comme une etoile naissante, crepite, scintille dans le firmament, saupoudre la plaine en deuil d etincelles jouettes
Des lucioles gambadent gaiement par les villes et villages, habillent les maisons et les arbres de guirlandes joyeuses - la memoire s illumine!

Do, re, mi, fa, sol, la Source jaillit!
Tintent clair et fraiches les notes de vie!
 
Dans l air de cristal, resonne, exhalte, ruissele la melodie!
L ame sous le charme entre dans la danse, exulte, se rejouit!

Des larmes salees en riviere saoulent?
Un flot de peines nous entrainent?
L exile sombre sous la houle, coule?

Promesse donnee sans retour, malgre des errances sans retenue, n a de cesse d etre tenue par Son Amour immense!
 
Brise, frise haut! Fend les vents, les eaux et le temps! Le vaillant gardien file au secours du petit Adam! Incognito, sans un mot le repeche, le sauve du naufrage, du marecage - a nouveau!
Lui, le petiot un peu perplexe et idiot, de ne comprendre ni pourquoi, ni comment 

Memoire douce tendre et belle, moment cheri, Emmanuel le benit,
Couve de son aile forte, paternelle - l espoir captif du moineau tombe du nid - Pour une longue, longue, tres longue traversee d exil, de folie  ...
 
Benis sois l enfant, son periple par les mers de dangers, a travers les chants envoutants des sirenes, les mirages de gloire et autres vanites insensees

Tu le ramenes du bout de l hiver vers le repos d un rivage dore, cotes d ete du Pere adore, pour Tes divins et verts paturages, Jardin d Eden au-dela des ages

A l ombre de l Arbre sage, la transhumance achevee, coule paisible la vie en essence
Tes brebis, belles de foi, paissent tranquilles dans l abondance du verger, sous le regard aimant de Ton visage immacule, aureole de l lumiere - O! Felicite!

Sainte Trinite! Verite! Triple Soleil! Resplendit Ta gloire eternelle!

... ... ...

Demain je reprends la route et quand le coeur sera a nouveau a marre basse, en deroute, j ouvrirai le coffre aux souvenirs, et serrai fort contre ma poitrine ces quelques mots, ces quelques lignes de pecheur, ou j ai pris par bonheur - grace a Toi - un peu de vie, un peu de foi.