La fable du berger

Il etait une fois un enfant qui aimait le livre du Grand Berger.
Il voulait a tout prix savoir comment devenir lui-aussi un grand berger.

Aussi, il etudia beaucoup pour devenir un grand berger.
Intelligent et fervent, il reussit brillamment ses etudes, et le chef local des bergers lui donna alors des brebis a paitre.

Mais la region etait difficile. Il y avait beaucoup de brebis sauvages qui se mefiaient beaucoup, car beaucoup de faux bergers deguises en loup etaient passes avant lui.

Peu a peu, les brebis commencerent a venir. Il y en avait peu mais elles venaient et elles etaient contentes.
Elles venaient, mais peu a son gout et pas assez souvent. Les brebis venaient de loin, avaient aussi des petits et devaient s’en occuper. Outre sa region, il y avait encore d’autres regions ou il y avait peu de bergers. Et puis, ce qu’il aimait, lui surtout, c’etait le livre du Grand Berger.

Alors, il se mit a enseigner d’autres apprentis bergers. Cela prenait du temps, et la bergerie restait parfois fermee.
Enseigner les apprentis bergers lui plaisait beaucoup, il fallait de nouveaux bergers, et il enseigna encore dans une autre ;cole.
Il courrait beaucoup et etait tr;s fatigue.

Un jour, le Grand Berger, chef des chefs des bergers, qui vivait tres haut dans les montagnes au-dela des nuages, et que l’on ne voyait, en principe, qu’une fois dans sa vie, l’appela. Le berger professeur de bergers s’en trouva tres honore.

Il trouva alors le berger, professeur des bergers tres fatigue, et lui demanda :
- Dis-moi, berger, tu sembles bien fatigue, que s’est-il passe ?
- Grand chef des bergers, le metier de berger est le plus du monde, mais il est aussi tr;s difficile. J’ai beaucoup a faire. Il y a beaucoup de loups, beaucoup de brebis, et la zone est sauvage, elles sont tres sauvages et elles viennent peu. Par ailleurs, le territoire est grand et il manque de bergers. Voyant que j’etais peu utile la-bas, j’ai alors commence a enseigner les apprentis, et je me suis ;puise.
- Je comprends … Beaucoup de loups, pas beaucoup de bergers …
- Et qui s’occupait de la bergerie ?
- Et bien, voyant qu’il y en avait si peu. Alors je la fermais, mais j’informais toujours les brebis en laissant un mot sur le grand ecran ou sur la porte.
- Je comprends …
- Tu avais beaucoup de responsabilites.
- Dis-moi, berger. Quel est ton premier devoir?
- Un peu etonne par la question, le berger repondit : « Et bien, m’occuper des brebis ».
- Et combien m’en ramenes-tu ? De ma bergerie, je ne sais pas au juste, c’est difficile a compter. Au moins une centaine, sans compter celles ramenees par les bergers que j’ai enseignes.
- Je vois … Viens avec moi.

Il se leverent et le Grand Berger l’amena vers son propre paturage. Son paturage etait immense et situe tellement haut que les loups ne pouvaient y venir. Les brebis etaient en securite entourees des bergers experimentes qui avaient deja fait leur preuve. Il y avait des brebis a perte de vue. Toutes heureuses. Le berger n’en cru pas ses yeux et se rejouit grandement.
- Oh Berger des bergers ! Quel bonheur de voir tant de brebis heureuses! Elles semblent si douces et si bien eduquees !

Le Berger des bergers  l’emmena alors un peu plus loin, dans une bergerie speciale. Le berger entra et vit de nombreuses brebis alitees, maigres, epuisees et souffrantes de differentes maladies, et le berger devint tres triste a la vue de tant de peine.
- Oh Berger des bergers, quelle tristesse … Mais d’ou viennent ces pauvres brebis ?
- Le Berger des bergers, egalement attriste de voir que le berger l’ignorait, lui repondit : « Ne t’en doutes-tu pas, petit berger ? Ces pauvres brebis viennent de ton paturage …
- Horrifie, le berger repondit : Mais comment est-ce possible ?
- Quand tu t’absentais pour enseigner d’autres bergers, la bergerie etait fermee, et elles n’avaient nul endroit ou se refugier quand le loup etait trop menacant. Ils n’avaient pas tous le grand ecran. Tu oubliais de laisser un mot a la porte et meme de t’occuper du grand ecran. Elles ont perdu le gout de la bonne graine et les petites brebis que tu vois, c’est leur progeniture qui est tombee malade. C’est moi-meme qui ai du envoyer mes messagers pour les recueillir.
- Le regard du berger tomba vers le sol et ses yeux s’emplirent de larmes. Il releva ses yeux et dit, rassure : Quelle chance qu’elles t’aient Toi, Grand Berger !
- Suis-moi moi, dit le Berger des bergers. Et ils gravirent la muraille qui entourait le domaine ;lev;. Le Grand Berger lui donna des lunettes particuli;res et le berger pu voir ce qui se passait en-bas ... Il faisait sombre, il n’y avait pas d’herbe, et les brebis etaient horribles, noires comme le charbon, les yeux rouges, et la gueule couverte de dents, qui dechiraient d’autres brebis fameliques.
- Le berger horrifie dit : Mais quelle est cette horreur !
- Le Grand Berger repondit : c’est ce que tu ne vois pas dans tes paturages quand tu es trop occupe, et qui descend souvent dans l'obscurite eternelle apres la vie. Certaines brebis abandonnees sombrent dans la tristesse, dans le desespoir, l’impuissance … Elles parlent a d’autres brebis dont certaines deviennent comme elles - fameliques. D’autres brebis encore sombrent dans la colere et changent, se joignent aux loups, deviennent comme des loups, recrutent d'autres brebis, attaquent nos brebis et meme nos bergers et meme ton Grand Berger.
- Le berger tomba a genoux d’effroi, mele de honte et de tristesse. Et dit : comment ai-je pu laisser faire cela …
- Tu as perdu patience. Tu as voulu en faire trop. Tu as surestime tes forces d’homme, tu t’es fatigue et tu n’as plus pu voir ce que les brebis vivent. Meme les loups ont compris qu’ils ne peuvent pas depasser leurs limites. Tu as plus aime le Grand Livre que j’ai ecrit que les brebis que j’ai laissees paitre sur terre, et tu as delaisse ton premier devoir : t’occuper de tes brebis.
- Oh pardon ! Grand Berger …
- Je comprends, le loup des loups a aussi son armee …
- Je te pardonne, maintenant, il y a peut-etre une solution … Je peux beaucoup de choses d’ici, mais j’ai besoin de toi comme berger ou comme professeur de bergers, mais tu dois mettre des priorites, et les defendre. Alors, moi de mon  cote, quand il y aura de l’ordre et du soin, je pourrai mieux travailler, et nous les ramenerons ensemble.
- Qu’en penses-tu ? L’homme fut stupefait de la bonte et de la misericorde impassibles du Grand Berger, qui allait encore bien plus loin que toutes les souffrances, un amour bon et genereux plus grands que les paturages immenses et le ciel sans fin reunis.
- L’homme etreingnit les jambes du grand berger. Le Grand Berger posa sa main sur la tete de l’homme, qui se sentit , a nouveau, bien comme une douce et faible brebis sous la main forte et rassurante du plus grand des bergers, du Berger des bergers et des brebis, et Il le releva.
- L’homme visita alors encore un certain temps les hauts paturages de par-dela les montagnes, en compagnie des bergers sans ages, les messagers.
- Il redescendit dans les paturages sauvages d’en-bas avec son propre messager qu’il avait oublie, et ensemble et avec l’aide du Grand Berger, ils ramenerent beaucoup de brebis.


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