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1.
N’aie pas peur, mon ami, nous sommes morts,
Et peut-;tre c’est en vain qu’on avait renonc;
; jouer la partie du N;ant.
Je revois la colline toute en fleur,
Couverte de cerisiers,
Les contours d’une figure, d’une ;p;e,
enflamm;e par le soleil couchant.
Nous sommes morts, mon ami.
Mais je jure – c’;tait beau et serein.
2.
(Pour ce destin de chevalier
Honneur, fid;lit;,
Nous sommes fiers d'appartenir
A ceux qui vont mourir).
3.
Par le Fils et l’Esprit,
Par mon vrai t;moignage,
Je propose mon histoire sur rien -
Celle d’un beau sous-marin
Qui quitta ses rivages
Pour p;rir au combat a;rien.
Le blindage a c;d; sous le vent et les sables,
Et le ciel promettait des malheurs,
Les grenades sous-marines de l’;poque incapable
Eclataient ; deux pas de nos coeurs.
Mais pour ceux qui vivront
Apr;s nous dans les ombres
Cette histoire ouvrira un portail.
Le Soleil des h;ros,
Eclairant les d;combres,
Nous caresse avant qu'il ne s'en aille.
N’aie pas peur, mon ami,
Nous avons de la chance -
Dans l’enfer des ann;es sans espoir
Le Soleil des h;ros
Nous ;claire l’existence
En sombrant pour toujours dans le noir.
Par le Fils et l’Esprit,
Par ce vrai t;moignage,
Nous laissons notre r;cit trop r;el -
L’histoire du sous-marin
Qui quitta ses rivages
Pour d;fier ses ennemis dans le ciel.
Le bordage flamboyait,
Et la mort ;tait proche,
Nous n’avions plus ; craindre le sort,
Le m;tal inondait
Les fissures des roches
En laissant des br;lures sur leur corps.
4.
(Pour ce destin de chevalier
Honneur, fid;lit;,
Nous sommes fiers d'appartenir
A ceux qui vont mourir.)
Je me souviens de la maison
Que j’habitais nagu;re,
D’un pr; et d’une for;t de pins,
D’un ravin, d’une rivi;re.
De nous, enfants, qui se baignaient
Depuis le petit matin,
Du rire joyeux de ma maman,
Des cailloux dans ma main.
Je suis venu revoir ces lieux
Apr;s de longues ann;es.
J'ai retrouv; la maison morte
Et la for;t br;l;e.
Tout me semblait un r;ve ;trange,
Je crois depuis ce jour
Que toute ma vie n';tait qu'un r;ve
Et je le vois toujours.
Alors, ma culpabilit;,
Mon fardeau accablant,
Ce n'est qu'un spectre passager
Dans le sommeil d'enfant.
Donc je n’ai qu’; me r;veiller,
A boire un verre de lait
Et puis ; me pr;cipiter
Dans la for;t de mai...
5.
Le N;ant effacera nos visages et nos noms,
Il viendra piller notre m;moire.
N’aie pas peur, nous sommes morts, le combat va finir.
Le Soleil dispara;t pour toujours, le Soleil de la gloire -
Saluons-le avant de mourir.
Le Soleil disparait, le Soleil des h;ros, de la gloire -
Saluons-le avant de...
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